Comment savoir si l'on est bigorexique ?

Lou
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Sommaire
Qu’est-ce que ça veut dire « bigorexie » ?
🌪️ Être bigorexique : un besoin irrépressible de s’entraîner
🤕 Parfois au détriment de l’aspect santé
👫 Bigorexique : un impact sur la vie personnelle et professionnelle
👤 Qui est atteint de bigorexie ?
Quels sont les symptômes de la bigorexie en course à pied ?
🏃♀️ Les symptômes physiques
🧠 Les symptômes mentaux
Comment se soigne la bigorexie ?
👨⚕️ Bigorexique : une prise en charge psychologique au même titre que les addictions
🥼 Ajuster sa pratique pour prendre soin de sa santé mentale

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Tu repousses toujours plus loin tes limites ? Tu culpabilises à l’idée de manquer une sortie running ? Voire tu ne rates jamais une séance, même blessé(e) ? Et si ce n’était pas simplement de la motivation ? Et si tu étais bigorexique sans le savoir ? Explications.
Qu’est-ce que ça veut dire « bigorexie » ?
On parle de “bigorexie” quand l’exercice physique devient une obsession, une dépendance comparable à une addiction. Connue aussi sous le nom de sportoolisme ou Adonis complex, cette pathologie touche surtout les sports d’endurance ou de musculation intensive.
D’après la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la bigorexie est reconnue depuis 2011 comme une addiction sans substance. Elle se caractérise par une pratique excessive du sport, malgré les conséquences délétères sur la santé physique, mentale ou sociale. Elle peut aussi s’accompagner d’une image corporelle déformée et d’un besoin de contrôle permanent sur le corps.
🌪️ Être bigorexique : un besoin irrépressible de s’entraîner
À la base, il y a une envie saine : celle de bouger, de se dépasser, de se sentir bien dans son corps. Mais chez les personnes bigorexiques, cette envie tourne à l’obsession. Le ou la coureur(se) ne court plus pour le plaisir, mais par besoin, voire par contrainte.
Ce comportement repose en partie sur les circuits dopaminergiques du cerveau. L’effort physique libère des endorphines, qui procurent une sensation d’euphorie et de soulagement temporaire. Le cerveau finit par en redemander, comme dans une addiction classique.

🤕 Parfois au détriment de l’aspect santé
Quand tu continues à courir avec une fracture de fatigue, une tendinite chronique ou un état d’épuisement avancé, c’est que quelque chose cloche. Dans le cas de la bigorexie, les douleurs et les blessures ne freinent pas la pratique. Au contraire, elles sont parfois minimisées, niées ou ignorées.
Ce surentraînement constant peut engendrer des problématiques graves : douleurs articulaires, troubles du sommeil, dérèglements hormonaux, troubles du comportement alimentaire (comme l’anorexie inversée) voire un effondrement psychologique.
👫 Bigorexique : un impact sur la vie personnelle et professionnelle
Quand l’entraînement passe avant tout,même les relations ou le travail, on sort du cadre du loisir. La bigorexie peut provoquer isolement, conflits familiaux ou perte de repères.
L’individu(e) affecté(e) peut mentir à son entourage, cacher ses entraînements ou se replier dans un monde centré uniquement sur la performance. Certain(e)s passent plusieurs heures par jour à s’exercer, parfois en sacrifiant sommeil ou vie sociale. Le sport devient la seule source de valorisation et d’identité.
👤 Qui est atteint de bigorexie ?
Considérée comme une maladie, la prévalence exacte de la bigorexie reste difficile à établir, mais certaines études estiment qu’elle concernerait entre 1 et 3 % de la population, avec une surreprésentation chez les sportif(ve)s régulier(e)s.
Les hommes semblent plus souvent touchés que les femmes, notamment en musculation, où la recherche de masse musculaire peut tourner à l’obsession. Mais les femmes ne sont pas épargnées, notamment dans les sports d’endurance ou de contrôle du poids.
Les réseaux sociaux renforcent parfois ce mal-être, en normalisant une image corporelle irréaliste et une pratique sportive extrême.

Quels sont les symptômes de la bigorexie en course à pied ?
Tu te demandes si ta passion pour la course à pied va trop loin ? Certains signes physiques et mentaux peuvent te mettre la puce à l’oreille.
🏃♀️ Les symptômes physiques
La bigorexie laisse des traces visibles sur le corps. Même si elles sont parfois minimisées ou interprétées comme des « preuves de sérieux », ces manifestations sont des signaux d’alerte à ne pas négliger :
Douleurs persistantes (tendinites, fractures de fatigue, épuisement)
Blessures à répétition, mais sans interruption de la pratique
Troubles du sommeil, fatigue chronique
Baisse de l’immunité
Modifications corporelles non maîtrisées (prise de masse, amaigrissement)
Déséquilibres hormonaux (aménorrhée chez certaines femmes, baisse de la libido, troubles de l’humeur etc.).
🧠 Les symptômes mentaux
Le plus souvent, c’est dans la tête que tout commence. La bigorexie s’installe insidieusement, en modifiant la relation à soi, au sport et au corps — jusqu’à prendre toute la place :
Anxiété à l’idée de manquer une séance
Sentiment de culpabilité ou d’irritabilité les jours de repos
Besoin de s’entraîner toujours plus, au détriment de tout le reste
Recherche obsessionnelle de performance ou de contrôle du corps
Déni de la douleur ou des risques
Isolement social
Difficultés à modérer sa pratique même en cas de recommandations médicales.
Comment se soigne la bigorexie ?
La bigorexie n’est pas une fatalité. Comme toute addiction, elle peut être prise en charge avec les bons outils et un accompagnement adapté.
👨⚕️ Bigorexique : une prise en charge psychologique au même titre que les addictions
Le traitement repose en premier lieu sur un suivi en psychologie, souvent assuré par des addictologues ou des psychologues spécialisé(e)s dans les troubles du comportement.
L’objectif n’est pas d’arrêter le sport, mais de retrouver un rapport plus serein et équilibré à l’activité physique. Des thérapies cognitives et comportementales (TCC) peuvent aider à identifier les pensées obsessionnelles et à reconstruire une image corporelle plus juste. Un travail sur les causes profondes — estime de soi, besoin de contrôle, anxiété ou troubles alimentaires associés — est souvent nécessaire pour sortir durablement de la dépendance.

🥼 Ajuster sa pratique pour prendre soin de sa santé mentale
En parallèle du travail psychologique, un ajustement progressif de la pratique sportive est recommandé. Cela peut passer par :
l’introduction de jours de repos réels
la diversification des activités (yoga, marche, activités non compétitives)
la reconnexion au plaisir de bouger sans viser une performance ou le sport intensif
le suivi par un(e) professionnel(le) de santé du sport
le soutien du cercle social et familial.
Certain(e)s pratiquant(e)s doivent aussi passer par une phase de sevrage partiel, qui peut être difficile, mais nécessaire pour retrouver un équilibre mental et corporel.
Être passionné(e) de sport, ce n’est pas être bigorexique. Mais quand le plaisir se transforme en obsession, il est temps de s’interroger. La bigorexie reste encore méconnue mais des solutions existent pour sortir du piège de l’entraînement excessif. Ne reste pas seul(e) : parler, consulter, ajuster, c’est déjà commencer à aller mieux.

Lou
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